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26 août 2015
par Maxime Menet

BOLIVIE - Bientôt une production d’électricité avec les cuiseurs solaires ?

En partenariat avec l’association Ingénieurs Sans Frontières (ISF), BISS mène une mission exploratoire autour de l’ajout de modules photovoltaïques sur les cuiseurs solaires. C’est l’objet du projet Plug In Perú (PIP) porté par 3 étudiants-ingénieurs de l’École Centrale de Nantes.

BISS : Bonjour à vous trois. Pour commencer, parlez-nous de votre projet.
PIP : Bonjour ! Le projet Plug In Peru consiste à ajouter un module aux cuiseurs solaires diffusés par BISS dans les Andes. Suites aux missions réalisées depuis plusieurs années dans les villages, les équipes locales ont identifié une certaine demande lié à la recharge d’appareils électroniques, type téléphones portables, radios, piles, etc. Ainsi, on nous a demandé de réfléchir à un système de recharge avec panneaux photovoltaïques intégré aux cuiseurs solaires.

BISS : Et comment est né ce projet ?
PIP : Étant membres d’Ingénieurs Sans Frontières (ISF), nous voulions réaliser une mission solidaire cet été. Nous avons contacté BISS, car nous voulions participer aux actions menées par l’association en Amérique du Sud. Dès la première rencontre en octobre, Vincent DULONG et Agnès RIZZO nous ont proposé ce projet qui nous a plu car conforme aux valeurs véhiculées par ISF.

BISS : Et à quoi ont abouti vos travaux durant l’année ?
PIP : Afin d’aboutir à la meilleure solution alliant coût, facilité d’utilisation et de construction, nous avons rencontré un professionnel du photovoltaïque et des membres de BISS ayant travaillé sur place, et participé à la construction de cuiseurs solaires à Nantes. Nous avons opté pour deux kits tests : le premier comprend simplement un petit panneau pour recharger les appareils "portables", le deuxième avec un plus grand panneau, une batterie et un régulateur de charge pour alimenter de plus gros appareils électriques et pouvant être utilisé la nuit.

Nous sommes donc partis avec l’idée d’installer ces deux kits dans un village, lors d’un stage de construction de cuiseurs solaires, afin d’avoir des informations sur leurs utilisations sur le long terme.

BISS : Et qu’avez-vous pu réaliser une fois sur place ? Cela correspondait-il à vos attentes ?
PIP : Contrairement à ce que peut laisser penser notre nom de projet, nous avons finalement été basés à La Paz, dans les locaux de l’association Inti Illimani (partenaire bolivien de BISS). Cela nous a permis de trouver tous les matériaux nécessaires aux deux kits et de les fabriquer avant le stage organisé dans la communauté de Ch’uxña Quta, à 250 km au nord de La Paz. Il faut savoir que cette communauté se trouve à plus de 4 500 mètres d’altitude. Là-bas, seule la mousse pousse, les paysages sont désertiques et l’activité principale est l’élevage d’alpagas. Même si les conditions de vie sont difficiles, le potentiel pour développer le photovoltaïque est important grâce au fort taux d’ensoleillement. Idéal pour notre projet !

Une fois arrivés sur place, bien sûr, tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Les soudures des panneaux photovoltaïques se sont révélés défectueuses et nous avons dû nous débrouiller avec la solution locale : le chatterton. Finalement, les tests se sont révélés concluants pour les deux kits, mais après avoir discuté avec la population, seul le premier correspondait vraiment à leurs attentes (prix et utilisation), alors que le deuxième restait trop cher. Nous avons été étonnés du nombre de personnes possédant déjà des équipements photovoltaïques : ils ont quasiment tous au moins 2 appareils électroniques (portables, lampes et/ou radios) et le village n’a pas accès à l’électricité, contrairement à beaucoup d’autres. Au terme de la mission, nous avons laissé un premier kit à un villageois, ce qui nous mettra d’avoir des retours grâce aux réunions de suivis réalisés par l’équipe locale dans les mois à venir. Et nous laissons de côté le deuxième kit, trop onéreux pour le moment.

BISS : Et comment les bénéficiaires des cuiseurs ont-ils accueilli votre innovation ?
PIP : Au début, ils regardaient avec curiosité nos travaux et très peu sont venus nous voir pour discuter et nous poser des questions. Une fois que Miguel, un des techniciens d’Inti Illimani, leur a expliqué le but de ces kits, beaucoup nous ont demandé s’ils pouvaient recharger leurs téléphones portables. Nous l’avons fait évidemment avec plaisir. C’est seulement après cette phase que nous avons compris que nos prototypes apportent une valeur ajoutée aux cuiseurs.

BISS : Qu’est-ce que vous retirez de votre projet ?
PIP : Nous sommes tout d’abord contents d’avoir pu finaliser la mise au point du 1er kit. Nos travaux ont bien avancé grâce à la collaboration avec les techniciens d’Inti Illimani, nous apportant leur savoir-faire. Nous avons également appris à nous adapter aux conditions locales (altitude, froid, …), que ce soit pour vivre ou pour travailler. D’un point de vue plus général, nous avons fait de supers rencontres avec l’équipe de l’association et au sein du village où nous sommes allés. La rencontre interculturelle s’est très bien déroulée, grâce notamment aux formations dispensées par ISF tout au long de l’année. Les gens sont très accueillants et nous avons partagé de bons moments avec eux. Nous espérons avoir répondu à la demande de BISS et que nos travaux leur permettront de développer un four encore plus proche des attentes des habitants des Andes.

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